Dans l’immensité dorée de la savane africaine, où les herbes hautes ondulaient sous la caresse du vent chaud, vivait un lièvre aussi rapide que le vent lui-même. Fière de sa vitesse, cette créature bondissante se plaisait à ridiculiser les autres animaux, surtout la tortue, connue pour sa lenteur extrême.

Un matin, alors que le soleil montait paresseusement dans un ciel bleu éclatant, le lièvre croisa la tortue près du grand baobab. Moqueur, il lança d’une voix forte :

— Oh, tortue ! Si lente que même une pierre roule plus vite que toi !

La tortue, qui jusque-là avait toujours gardé le silence face aux railleries, leva calmement la tête et répondit d’une voix posée :

— Lièvre, il ne suffit pas d’être rapide pour atteindre son but. Le courage, la patience et la détermination valent plus que l’arrogance.

Le lièvre, éclatant de rire, répliqua :

— Prouvons-le donc par une course ! À midi, sous l’ombre du baobab sacré !

Le défi fut lancé, et bientôt tout le village des animaux fut rassemblé pour assister à ce duel inattendu entre la vitesse et la persévérance.

Quand le tambour sonna le départ, le lièvre bondit comme une flèche. Très vite, il disparut dans un nuage de poussière, laissant la tortue avancer lentement, pas après pas. Certain de sa victoire écrasante, le lièvre, voyant un manguier en fleurs au bord du chemin, décida de s’y reposer.

— Cette course est déjà gagnée ! pensait-il. Autant faire une petite sieste.

Pendant ce temps, la tortue, infatigable, avançait, lente mais déterminée. Elle traversa les champs, franchit les collines, et toujours, sans jamais s’arrêter, elle poursuivait son chemin vers le baobab.

Des heures passèrent. Le soleil entamait sa descente quand le lièvre se réveilla soudainement. Pris de panique, il se précipita à toute allure vers la ligne d’arrivée. Mais, à sa grande stupeur, il trouva la tortue là, posée tranquillement au pied du baobab, entourée des acclamations des animaux.

— Comment est-ce possible ?! cria le lièvre, effaré.

La tortue, avec un léger sourire, répondit simplement :

— Petit à petit, on arrive au bout du chemin.


Leçon tirée: Dans ce conte traditionnel africain, la tortue nous enseigne que la patiencela persévérance et l’humilité sont souvent plus puissantes que la seule rapidité ou la force.