Djibo est souvent présenté à tort comme la capitale du Djelgodji, pourtant qu’un des trois pôles historiques. Cet article met en lumière la structure originale de cette région du nord du Burkina Faso, riche de sa diversité politique et culturelle.
Chef-lieu de la région du Soum, Djibo, contrairement à une idée répandue, n’est pas la capitale du Djelgodji. En effet, Djibo ne constitue que l’un des trois pôles historiques de cette partie du Burkina Faso, riche de sa diversité politique et culturelle. Il est important de rappeler que, le Djelgodji n’est pas une entité politique unifiée avec une capitale unique, mais bien un consortium ethnolinguistique formé de trois entités indépendantes : l’Émirat de Barboulé, l’Émirat de Tongomayel et l’Émirat de Djibo. Chacun des trois émirats conserve son autonomie politique, spirituelle et culturelle, bien qu’ils partagent des racines historiques communes et un socle linguistique apparenté. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’existe pas de figure portant le titre d’« Émir du Djelgodji ».
Origines du Djelgodji
Le Djelgodji est une région historique et sociopolitique du nord du Burkina Faso, dont les origines remontent à l’installation du lignage Dicko, venu de Hombori au Mali, entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle. Ce territoire s’est structuré en émirats peuls, notamment ceux de Baraboulé (Pella) et de Djibo (Mboula), issus de deux branches du lignage Taraabè. À la suite d’une crise de succession à Djibo à la fin du XIXe siècle, les autorités coloniales françaises interviennent et créent en 1898 une troisième chefferie, celle de Tongomayel, perçue comme une entité artificielle imposée pour trancher un conflit local. [1]
Une zone d’influences croisées
Historiquement, le Djelgodji a été une zone tampon, tantôt sous l’influence du royaume peul du Macina, tantôt sous celle du royaume mossi du Yatenga. Ces jeux d’influences ont façonné l’organisation sociale, les alliances, mais aussi les expressions culturelles locales.
Le territoire du Djelgodji s’étend principalement dans l’actuelle province du Soum, au nord du Burkina Faso. Il partage cette province avec d’autres entités traditionnelles, notamment le canton de Ratenga, dont la capitale est Zimtanga, et le canton de Karou, avec Arbinda pour chef-lieu.
Un espace de diversité et de continuités culturelles
Cette configuration reflète la richesse et la complexité des structures traditionnelles dans cette région du Sahel, où l’identité communautaire s’appuie à la fois sur la parenté, l’organisation politique coutumière, et les dynamiques de cohabitation interethnique.
Revaloriser et mieux comprendre des zones comme le Djelgodji, c’est aussi reconnaître l’histoire plurielle du Burkina Faso, au-delà des limites administratives actuelles.
Aujourd’hui, dans un contexte de tensions identitaires et de recomposition territoriale au Sahel, mieux connaître l’histoire du Djelgodji, c’est aussi nourrir un vivre-ensemble enraciné dans la reconnaissance des diversités locales.
Contrairement à une idée répandue, Djibo n’est pas la capitale du Djelgodji. Il est important de rappeler que le Djelgodji n’est pas une entité politique unifiée avec une capitale unique, mais bien un consortium ethnolinguistique formé de trois entités indépendantes : l’Émirat de Barboulé, l’Émirat de Tongomael et l’Émirat de Djibo.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’existe pas de figure portant le titre d’« Émir du Djelgodji ». Chacun des trois émirats conserve son autonomie politique, spirituelle et culturelle, bien qu’ils partagent des racines historiques communes et un socle linguistique apparenté.
Une zone d’influences croisées
Historiquement, le Djelgodji a été une zone tampon, tantôt sous l’influence du royaume peul du Macina, tantôt sous celle du royaume mossi du Yatenga. Ces jeux d’influences ont façonné l’organisation sociale, les alliances, mais aussi les expressions culturelles locales.
Le territoire du Djelgodji s’étend principalement dans l’actuelle province du Soum, au nord du Burkina Faso. Il partage cette province avec d’autres entités traditionnelles, notamment le canton de Ratenga, dont la capitale est Zimtanga, et le canton de Karou, avec Arbinda pour chef-lieu.
Un espace de diversité et de continuités culturelles
Cette configuration reflète la richesse et la complexité des structures traditionnelles dans cette région du Sahel, où l’identité communautaire s’appuie à la fois sur la parenté, l’organisation politique coutumière, et les dynamiques de cohabitation interethnique.
Revaloriser et mieux comprendre des zones comme le Djelgodji, c’est aussi reconnaître l’histoire plurielle du Burkina Faso, au-delà des limites administratives actuelles.
[1] AQUINO (P. d’), Les évolutions de l’occupation de l’espace et l’utilisation des ressources en zone agro-pastorale sahélienne. Le cas de la province du Soum, au nord Burkina Faso, Université d’Aix-Marseille 2 (FRA) :1996.- th. de géographie, 385 p.