Contrairement à une idée répandue, Djibo n’est pas la capitale du Djelgodji. Il est important de rappeler que le Djelgodji n’est pas une entité politique unifiée avec une capitale unique, mais bien un consortium ethnolinguistique formé de trois entités indépendantes : l’Émirat de Barboulé, l’Émirat de Tongomael et l’Émirat de Djibo.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’existe pas de figure portant le titre d’« Émir du Djelgodji ». Chacun des trois émirats conserve son autonomie politique, spirituelle et culturelle, bien qu’ils partagent des racines historiques communes et un socle linguistique apparenté.

Une zone d’influences croisées

Historiquement, le Djelgodji a été une zone tampon, tantôt sous l’influence du royaume peul du Macina, tantôt sous celle du royaume mossi du Yatenga. Ces jeux d’influences ont façonné l’organisation sociale, les alliances, mais aussi les expressions culturelles locales.

Le territoire du Djelgodji s’étend principalement dans l’actuelle province du Soum, au nord du Burkina Faso. Il partage cette province avec d’autres entités traditionnelles, notamment le canton de Ratenga, dont la capitale est Zimtanga, et le canton de Karou, avec Arbinda pour chef-lieu.

Un espace de diversité et de continuités culturelles

Cette configuration reflète la richesse et la complexité des structures traditionnelles dans cette région du Sahel, où l’identité communautaire s’appuie à la fois sur la parenté, l’organisation politique coutumière, et les dynamiques de cohabitation interethnique.

Revaloriser et mieux comprendre des zones comme le Djelgodji, c’est aussi reconnaître l’histoire plurielle du Burkina Faso, au-delà des limites administratives actuelles.