Le Babenda, ce mets typiquement burkinabè, trouve ses origines au cœur du territoire moaga. Longtemps associé aux périodes de soudure ou de famine, ce plat était considéré comme une solution de survie, préparée avec ce que la nature offrait de plus accessible : des feuilles de brousse et un peu de farine. Pourtant, aujourd’hui, il connaît une véritable renaissance culinaire.

Un plat né de l’ingéniosité paysanne
Dans les villages moaga, le Babenda était prisé durant les périodes où les vivres manquaient. La farine se faisant rare, les ménages se tournaient vers les feuilles champêtres comme le balouboura, le kinnebdo ou encore le bito (oseille). Ces ingrédients, gratuits et abondants en saison pluvieuse, permettaient de concocter un repas nourrissant, plein de goût et de vertus nutritionnelles.

D’un plat modeste à un mets de prestige
Si le Babenda était autrefois perçu comme un « plat du pauvre », il est aujourd’hui en passe de devenir un symbole de fierté culinaire. Depuis quelques années, il s’invite avec élégance dans les mariages, les baptêmes, les funérailles et même les célébrations familiales ordinaires. Ce retour en grâce est révélateur d’un regain d’intérêt pour les mets traditionnels, porteurs de sens, d’identité et de lien social.

Un renversement de perception
Ce qui était méprisé est désormais valorisé. Le Babenda séduit par sa simplicité, son goût authentique et son attachement à la terre. Il est le reflet d’un héritage transmis, d’une culture qui refuse de disparaître. Et de plus en plus de jeunes redécouvrent avec fierté cette recette de leurs grand-mères.

Un retour aux sources assumé
Le Babenda n’est plus seulement un plat pour “tenir le coup”. Il est devenu un mets de cœur, de retrouvailles, de célébration et sacré meilleur plat traditionnel du monde au championnat du monde des Arts culinaires et de la pâtisserie en Tunisie en février 2025.
Un symbole de résilience et de mémoire. Et si vous ne l’avez pas encore goûté, il est temps d’y remédier.