Un conte traditionnel africain sur l’écoute, la patience et la sagesse
Sous le grand ciel brûlant d’Afrique, où les herbes dorées dansent au rythme du vent, les lions régnaient en maîtres absolus. Dans ces terres de savane sauvage, la vie appartenait aux plus forts… ou du moins, c’est ce que pensait le roi des bêtes.

Un jour, un chasseur inexpérimenté, armé d’une simple lance émoussée et d’un cœur imprudent, s’aventura trop loin des sentiers battus. Cherchant fortune, il s’égara dans une zone interdite, un territoire où même les tambours du village n’osaient résonner.
Soudain, entre deux buissons denses, surgit un lion affamé.
Ses yeux d’ambre brillaient d’une faim ancienne. Ses crocs luisaient sous le soleil.
En un bond silencieux, il se retrouva face au chasseur, si proche que l’homme pouvait sentir la chaleur de son souffle.
Le lion grogna d’une voix sourde :
— Donne-moi une bonne raison de ne pas te dévorer immédiatement !
Le chasseur, tremblant de tout son corps, réprima un cri.
Puis, rassemblant ce qui lui restait de courage, il répondit :
— Ô grand roi de la savane, laisse-moi consulter le sage du village avant que tu ne décides de mon sort. Peut-être ses paroles te montreront-elles une voie plus grande que ton appétit.
Intrigué, amusé par tant d’audace, le lion accepta.
Il accompagna le chasseur jusqu’à la hutte du vieux sage, un homme à la barbe blanche comme la cendre, respecté par tous pour sa sagesse infinie.
Le sage écouta le récit, hocha lentement la tête, puis dit au lion :
— Si tu manges ce chasseur aujourd’hui, c’est vrai, tu satisferas ta faim immédiate. Mais demain, tu devras encore chercher ta pitance. Chaque jour, la traque recommencera.
Par contre, si tu lui pardonnes et lui donnes ta confiance, il pourra te conduire vers une vallée cachée, où abondent les antilopes et les buffles. Tu n’auras plus jamais à craindre la faim.
Le lion, impressionné par la profondeur des paroles, resta silencieux un long moment.
Puis, dans un grondement profond, il tourna la tête vers le chasseur et déclara :
— Je te laisse la vie, humain. Montre-moi cette vallée que tu promets.
Le chasseur, reconnaissant, guida le lion à travers les collines et les rivières.
Au bout d’un long voyage, ils atteignirent une plaine fertile, vaste comme un océan vert, où des troupeaux entiers broutaient paisiblement sous le soleil.
Le lion comprit alors que parfois, écouter et attendre apportent plus que la brutalité et l’empressement.
Depuis ce jour, dans certaines parties d’Afrique, on raconte que les lions, avant d’attaquer, ferment un instant les yeux… pour écouter la voix du sage dans leur mémoire.
Leçon
Ce conte traditionnel africain nous enseigne que l’écoute, la réflexion et la patience sont souvent plus payantes que l’instinct et la précipitation.
Celui qui sait écouter trouve toujours une route plus grande que celle dictée par la force seule.