Un conte traditionnel africain sur l’unité et la fraternité

Il était une fois, dans un village niché entre la colline rouge et la forêt sacrée, trois frères nés d’une même mère, mais si différents de caractère que l’on croyait parfois qu’ils venaient de trois pères différents.

L’aîné, Kondo, était fort comme le vent du nord. Il pouvait soulever des sacs de mil à lui seul.
Le cadet, Tiba, était rusé comme un chacal. Il trouvait toujours un chemin, même dans le désert.
Le benjamin, Sano, était rapide comme la pluie en saison sèche. Il courait plus vite qu’un lièvre effrayé.

Malgré leurs dons, les trois frères passaient leur temps à se disputer.
— C’est moi le plus fort !
— Non, sans mon intelligence, on ne serait rien !
— Moi je vais plus loin que vous en moins de temps !

Leurs querelles devinrent si fréquentes que leur mère, fatiguée, alla trouver le vieux sage du village, un homme à la barbe blanche et au regard profond.

— Vieux père, dit-elle, mes fils ont grandi, mais ils se comportent comme des enfants. Aide-les à comprendre.

Le lendemain, le vieux sage convoqua les trois frères sous le grand tamarinier. Il s’assit lentement sur sa natte et leur tendit à chacun un bâton sec.

— Brisez-le, leur dit-il.

Chacun, un à un, brisa son bâton facilement. Le bois craqua entre leurs mains.

Le sage hocha la tête. Puis il prit trois nouveaux bâtons, les rassembla et les lia solidement avec une corde de rônier.

— Essayez maintenant, dit-il.

Kondo, le fort, tenta en vain. Il plia, suait, mais rien.
Tiba, le malin, tenta d’user de ruse, mais échoua.
Sano, le rapide, donna un coup vif, mais le bois résista.

— Pourquoi n’y arrivons-nous pas ? demanda Tiba, essoufflé.

Le sage les regarda longuement, puis dit avec calme :

— Un seul bâton est faible. Trois, unis, sont forts.
Vous vous battez pour savoir qui est le plus fort, mais la vraie force est dans votre union.
Si vous vous séparez, le monde vous brisera. Mais ensemble, personne ne pourra vous plier.

Les frères se regardèrent. Pour la première fois, aucun ne parla.

Ils rentrèrent ce jour-là en silence, mais plus jamais ils ne se disputèrent.
Ils apprirent à combiner leurs forces : la puissance de Kondo, l’intelligence de Tiba, la vitesse de Sano. Et grâce à leur union, ils bâtirent une maison pour leur mère, cultivèrent un champ immense, et devinrent respectés dans tout le pays.


Leçon

Ce conte traditionnel africain nous enseigne que l’unité fait la force.
Quand les talents s’additionnent au lieu de se confronter, on peut soulever des montagnes.

Divisés, nous tombons. Unis, nous triomphons.